Il se consacre à ses amis, fait attention à tout le monde, saute d’une personne à l’autre, s’assure qu’ils se sentent à l’aise, qu’ils boivent, à une conversation à laquelle participer. Vous la voyez marcher, donner à manger, sourire, mais regardez d’un peu plus près et vous remarquerez que son corps est dirigé vers un point, ou plutôt une personne. Il lui parlera et tout le monde y verra un geste amical. Il est naturel qu’elle aille lui parler. Ce sont des amis, au-delà du stade embarrassant, elle est aussi à l’aise avec lui qu’avec les autres. Tellement confortable, un petit toucher, un pinceau léger, «c’est comme ça qu’elle est», disent-ils.
Ils sont sensuels, ils en sont conscients. Mais comment sensuel? Ils préfèrent le savoir. Regardez ses yeux, tordus mais doux. Regardez de plus près, elle n’est pas en sécurité. Elle se rend compte qu’elle n’est pas la meilleure, mais elle l’accepte. C’est le deuxième choix et cela la dérange. Mais sa colère ne reste pas, ce n’est pas son point fort de rester en colère. Mais elle aime se mettre en colère, le sentiment est si fort qu’il la rend expressive mais personne ne le voit.
Elle parvient à être seule, tout le monde le sait, mais elle doute d’elle-même. Ils ne la connaissent pas comme elle se connaît. Ou peut-être qu’ils le font, elle n’est même pas sûre. Il veut bouger, il veut sortir, il veut voir le monde et il est capable de le faire. C’est son destin. Mais elle est paralysée, voyez-vous. Elle aime trop. Tout le monde autour d’elle, ceux qui lui disent de sortir et d’obtenir ce qu’elle devrait être, ce sont les mêmes personnes qui ont peur de partir pour les chercher. Selon vous, à quel point cela finira-t-il par sortir? Oui bientôt. Petits pas.
Elle est confiante et autoritaire mais elle aime ça comme ça. Et ses amis font bien de le renforcer. Elle aime la compagnie, elle aime être dehors, mais son besoin constant d’équilibre la fait s’attarder seule dans le parc local, s’arrêtant finalement pour lire un livre ou peut-être simplement s’asseoir et regarder les gens passer.
Elle déteste être seule, mais apprécie son temps quand elle l’est. Un café et un livre, à la fin son esprit s’éloigne du livre, du bar. Je ne peux rien y faire, rêverie. Elle est plus imaginative qu’ils ne le pensent. Pas aussi créatif, mais quand il reproduit une image dans sa tête, c’est comme un souvenir dont il essaie de se souvenir. Chaque détail, chaque mouvement, chaque sensation est si réelle. Il le fait souvent et le fait bien. C’est son cadeau et sa malédiction, de voir quelque chose de si réel, des situations heureuses, ce qu’elles pourraient être, et quand cela ne se produit pas, elle ne se sent pas appréciée, elle se sent perdue.
Rappelez-la à la réalité et elle essaiera désespérément de faire coïncider sa réalité avec au moins une parcelle de son fantasme. De retour dans son cercle d’amis, il touchera son bras, le regardera dans les yeux, frottera son pied de haut en bas sur son mollet. Elle se rapprochera, jusqu’à ce que ça lui donne envie de l’embrasser nuit et jour.